Je regrette que le Maire de Marseille ait refusé d’organiser au sein du conseil municipal un débat sur l’accueil des réfugiés. Le groupe socialiste souhaitait pourtant ce temps d’échanges, dans un climat serein et responsable.
Ce débat se tient d’ailleurs dans de nombreuses instances et collectivités. Je salue l’engagement du Président Vauzelle au Conseil Régional qui a permis de débloquer en urgence 3 M€. L’Assemblée Nationale à l’initiative du Premier Ministre engage également ce débat, comme de très nombreuses villes françaises, de tous bords politiques.
Notre ville est historiquement liée aux vagues d’immigration et elle tire sa grandeur et son identité de sa capacité à s’ouvrir à ces étrangers venus le plus souvent des autres rives de la Méditerranée. Marseille a en effet toujours su prendre sa part dans l’accueil et l’intégration de vagues de migrants, souvent des réfugiés comme les arméniens ou les espagnols qui ont beaucoup apporté à notre cité. Compte tenu de cette histoire conjuguée à l’actualité, il est très surprenant que notre maire refuse d’évoquer cette question qui fait profondément partie de notre identité.
Certes, Marseille manque encore de logements sociaux, des familles attendant depuis plusieurs années une réponse positive. Il manque aussi des places d’hébergement d’urgence, contraignant des dizaines de pauvres gens à dormir dans la rue. Certains arrondissements cumulent des records en matière de pauvreté et de précarité.
Pourtant, Marseille garde encore les capacités d’accueillir quelques centaines de réfugiés sans se mettre en péril. Il n’est pas question de mettre ces réfugiés en concurrence avec d’autres publics en précarité ou à la recherche d’un toit et d’un emploi.
Il convient de se mobiliser pour trouver des réponses supplémentaires destinées à accueillir les réfugiés régularisés dans leur statut et qui recherchent des solutions durables pour s’intégrer. Ces réfugiés sont également en attente de solutions sanitaires, éducatives et économiques. Tout est question de volonté !
C’est de tout cela dont nous aurions souhaité parler.
Alors, si le maire de Marseille décide finalement d’organiser ce débat, dans un climat constructif et pacifié, sans céder aux polémiques faciles, toutes les forces vives associatives, culturelles, citoyennes et politiques seront derrière lui.